Au siège d’Ablogui, l’Association des blogueurs de Guinée, les membres scrutent les réseaux sociaux. Sur Facebook ou Twitter, la haine a pris une proportion jamais égalée, selon le web-activiste Abdoulaye Oumou Sow.
« Les pyromanes, parce qu’il faut les appeler comme cela, parce que ce sont des gens qui appellent à la violence, qui sont en train d’indexer une communauté, sans qu’une communauté indexe l’autre communauté. On est un réseau social, pas un réseau de haine », souligne-t-il.
En lançant le hashtag, #isolonslahaine, ces citoyens engagés souhaitent dénoncer ces dérives communautaires. Ablogui interpelle aussi sur l’instrumentalisation par les partis politiques des différences ethniques, comme l’explique Hadja Toulaye Diallo.
« Il y a la milice médiatique du parti au pouvoir, il y a le club des auditeurs et des communicants du principal parti d’opposition aujourd’hui. Ce sont d’ailleurs leurs propos qui sont les plus graves aujourd’hui sur Facebook, et après c’est pour dire qu’ils communiquent au nom du parti », dit-elle.
Le ministre des Télécommunications Moustapha Mamy Diaby rappelle qu’une loi a été adoptée en 2016 sur la cybersécurité : « Tout citoyen qui se rendrait coupable de publication de contenus malveillants va subir les rigueurs de la loi. Nous avons des outils qui nous permettent de les identifier, de les traquer, de les arrêter. » Pour l’heure, en Guinée, aucun cyber-délinquant n’a été condamné.
SOURCE : RFI